UNTIL DAWN : LA MORT SANS FIN
- arnaudhallet
- 27 mai
- 2 min de lecture
David F. Sandberg

LOOP Y ES-TU ?
Un film tiré d’un jeu, lui-même tiré de tout un gloubi-boulga du cinéma horrifique. Difficile de ne pas voir trouble entre les multiples sous-couches d’hommages. Du jeu vidéo, le film ne reprend pas grand-chose, sinon sa signalétique : le psychiatre au bureau, le sablier, la maison dans les bois, des séquences en forêt, le boogeyman masqué, les wendigos… mais rien qui n’appartienne réellement à son gameplay, à savoir une nuit de morts qu’il faudra tenter d'éviter. C’est même un contrepied total : ici, tout le monde peut et doit mourir. Le film est encore plus jeu vidéo que le jeu lui-même, met les deux pieds dans le plat du die and retry. À chaque aube, tous les personnages ressuscitent et peuvent recommencer l'épreuve en huis-clos, tenter de comprendre comment échapper à la nuit. Mélange de survival horror et d’escape game, le film s’en donne alors à cœur joie en déclinant ses morts : ça se découpe, se plante, explose (très drôle séquence de l’eau qui fait éclater les corps comme des ballons), se suicide, se mutile. C’est peut-être la meilleure idée du film : prendre les morts à la légère. Il n'en reprend pas non plus sa grande collection de bouilles : Until Dawn était un grand jeu de visages, fait de gros plans sur des faces troublantes découpées dans la nuit (le menu pause est lui-même un gros plan grimaçant). Imaginez un plan de morve du Projet Blair Witch qu'on aurait étiré sur vingt heures. Une scène de cache-cache distribue ici trois personnages de part et d’autre d'une pièce (derrière des portes, dans un placard). Le film choisit toutes les options quand le jeu n’en propose qu’une seule. Assumer de tout faire à la place du joueur. Tout est possible, et tout arrive. Tant et si bien que Until Dawn devient moins un film d’horreur qu’un cool petit train fantôme en circuit fermé, qui tape dans plus dans le mille quand il ne cherche pas à se gorger d'effroi. Une bonne occasion de rappeler que prendre cher tout du long n’empêche jamais de gagner la partie.
Arnaud Hallet
Until Dawn : La mort sans fin, David F. Sandberg, en salles le 23 avril 2025

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